La circulation des connaissances et de celles et ceux qui la produisent est un facteur majeur de l’évolution des sciences depuis leur origine. Elle apparaît comme intrinsèque à la pratique scientifique. À la faveur de la mondialisation des échanges, l’internationalisation de la recherche est devenue un enjeu des politiques scientifiques de la plupart des pays du monde contemporain, au point que la qualification d’« international » en arrive à constituer un critère de l’excellence académique qui se mesure à l’aune de grandes bases bibliographiques mondiales, dont l’usage n’est pas sans conséquence sur l’organisation de la recherche et les langues de la science.
Alors que la liberté académique est de de plus en plus remise en cause, y compris dans certains grands pays de recherche, la question est posée de savoir le sens que la collaboration scientifique internationale peut revêtir aujourd’hui. Le problème est d’autant plus aigu pour des sciences dont l’objet premier est l’étude des sociétés et des cultures.
En réunissant des scientifiques et des responsables de politiques et de grands dispositifs de recherche, la journée organisée par la Maison des sciences sociales et des humanités Paris-Saclay doit constituer un temps fort d’une réflexion qui est engagée au sein de nombreuses instances en raison du caractère inédit de certaines orientations touchant la recherche dans le monde.